Chigot est d’abord et avant tout l’homme du verre, des verres, des couleurs et de la lumière. Un maître-verrier chef d’entreprise qui met en musique les cartons des autres. Il fait d’emblée appel, dès 1908, à ses deux maîtres de l’ENAD, Charles Bichet (paysages) et Léon Jouhaud (paysages et religieux). Pour le religieux traditionnel néogothique, il mobilise les Parisiens Ernest Weingand puis Schalhauser. À partir de 1920, et pour quarante ans, Chigot s’entoure du très doué dessinateur limousin Pierre Parot, qu’il recrute au sortir des tranchées. Georges-Louis Claude, Grand Prix Paris 1925, devient son « chartriste » et moderne de confiance, Boignard celui de la Reconstruction. À ceux-là s’ajoutent des peintres tels que les Frères Barberis, Fernand Maille, Florane, Georges Lebacq, Edy Legrand. Vient, à partir de 1950, le temps des vitraux « contemporains » désormais cosignés : il collabore avec André-L. Pierre, Marthe Flandrin, TH.G. Hanssen, Fr. Bertrand, Georges Devèche, P. Parot toujours, tout en assumant même des propositions géométriques d’architectes, parfois spectaculaires (les deux St-Amand de Boixe et de Coly…).