Rosace de Saint Pierre de Gourdon (Lot), Ph. Francis Chigot conservée à la Médiathèque de Charenton le Pont
Voici le grand vaisseau gothique de Saint-Pierre. Dans les années 1920, la grande Rose ouest n’en peut plus, percée de trous ; bedeau et curé en ramassent des fragments tous les jours.
1930 : Les MH, alertés, jurent qu’il y a urgence, mais la Crise de 29 assèche le Trésor.
Cinq ans plus tard, l’Atelier Francis Chigot est au travail : on démonte le puzzle malade avec des doigts d’horloger, et direction Limoges.
Là on reconstitue l’original à l’aide d’une Rose en contreplaqué découpé et, sur ordre, Chigot photographie le désastre, un montage dont la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie de Charenton-le-Pont a conservé un tirage.
Une tête, un fragment de jambe et de linceul et des manques ? Chigot reconstitue le puzzle et restitue un corps en plagiant ses voisins ; pour une trompette interrompue, une autre servira de modèle.
1935 : la Rose est en place. « Trop bien ! » : les MH confient alors à Chigot, sur le même principe, les verrières de la cathédrale de Moulins, puis en 1939-40 les verrières médiévales chahutées de la cathédrale de Poitiers, pour cinq années de travail minutieux, un sommet dans le genre aux dires du grand Louis Grodecki, une autorité en la matière, qui ne tarit pas d’éloges sur le travail de Chigot.
Trente-cinq ans après la Rose, en 1973 Gourdon fera à nouveau appel à Limoges, à l’Atelier du Vitrail – la SCOP héritière de l’Atelier.
À elle de ressusciter et de réinventer les immenses lancettes en loques du chœur gothique de Saint-Pierre, sur des cartons de la peintre Simone Flandrin-Latron. Une splendeur.
1990 : troisième campagne, 7 baies équipées par l’Atelier d’un décor géométrique aux couleurs vives.
Recherche, texte et photos : François Landries
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